mercredi 1 avril 2009

Bonus track


Je sais pas pourquoi les miennes ont mis du temps à venir mais j'ai mes photos officielles !!

Paye ta gueule sur la dernière


mercredi 25 mars 2009

Les Photos : Partie Arrivée

La suite des photos !

L'arrivée


L'après course

Les Photos : Partie "Départ et Course"

Voici une compil de quelques Photos de cet excellent WE.
Vous verrez quelques unes sont floues. C'est simple : Ce sont des photos prises par Un ou Une Lepoul. Oui, en effet ... c'est une des caractéristiques des Le Poul's.
Mais je dois dire que nous avons un peu de chance tout de même car certaines ne sont pas floues, soit elles viennent d'une autre personne (n'ayant aucun lien de parenté avec un Le poul, soit c'est une erreur de manip de Mr ou Mme Le Poul.

La veille et le Matin du départ


Au départ



Le Ravito 1 (21 kms)


Le Ravito 2 (50 kms)

lundi 23 mars 2009

La course par Emma...

Oui, nous, les filles(Caro, Cécile et moi ), on l'a aussi vécue la course! mais de l'extérieur, et c'est aussi un challenge...

12h00 : le départ.
La tension est palpable dans la voiture qui nous mène au point de départ. Arrivés à St Quentin, le RDV de départ, une chose bizarre se passe: des tas de bonhommes alignés en train de faire "le pipi de la peur", ils appellent ça. On fait des photos, les visages sont tendus; nos quatre garçons tentent d'esquisser des sourires, mais la concentration est bien là. Ils font alors beaucoup moins les malins que la veille où ils faisaient leurs costauds à boire du bon vin, faire des mêlées et des blagues aux copains...digne d'une ambiance de colo...

Ca y est, ils sont partis. Grosses bises à Mael, Anne-Gaelle et filleule Anouk qui sont venus encourager les gars.

Pour nous les filles, le défi commence : ne pas se perdre entre les ravitos et dans Paris...

Direction 1er ravito ( 20kms ): BUC. On monte dans la voiture et là un petit bip résonne, puis un gros bip, on s'arrête: Je ne peux pas fermer ma ceinture de sécurité, pour la simple raison que le coffre est mal fermé car coincé par une lanière de sac à main. Résultat, on vide le coffre par l'intérieur de la voiture, on tire à 3 sur la lanière du sac et ouf c'est bon, on peut y aller. La pression est déjà à son comble, on transpire, trop peur de rater les gars au 1er ravitos, ça ferait moche...
Sans problème (ou presque), on arrive à Buc, il est 13h30, on a faim. On cherche une boulange histoire d'acheter un sandwish. Mais y'a un truc qui faut savoir : à Buc la boulangerie ferme à midi, et la pizzéria est fermée ...le samedi eh oui.
Tanpis, on oublie notre faim et on part attendre les gars.
Arnaud arrive. grand sourire : on a l'impression qu'il vient de courir 200m environ. 7mn après, c'est le tour de Ronan, il lève les bras comme un vainqueur dès qu'il nous voit et nous demande : il est passé Arnaud? Quel esprit de famille les Gueguen!
8 mn après, c'est mon Fred qui arrive, très concentré, très dans la course et repart.
Puis on attend, un peu puis un peu encore et oui oui, c'est Manu qui arrive... le visage très apaisé, il s'est économisé Manu.

Allez, en route vers le prochain ravito : CHAVILLE. ( 50kms)
Sur la route on s'arrête dans une cité pour choper un p'tit casdalle et découvrir les sacs cabas champion recyclables en sac poubelle à 0,03ct. Belle invention, on est toutes émoustillées!

Aucun problème d'orientation. On arrive à Chaville où ça caille et on ne sait pas encore qu'on va y passer 4h00. Eh oui, les mères courage c'est bien nous. Tout ça pour voir passer 4 gars aussi déconfis les uns que les autres. On sent la douleur, le mental qui lâche, la sueur qui les envahit, alors que nous, on a si froid...
Mon chéri a le genou en vrac, mais j'en suis sûr à cet instant, il y arrivera à la Tour Eiffel. Parole de Le Poul, il s'est pô entraîné 6 mois pour lâcher au dernier moment pour une" petite histoire"de genou qu'est... complètement bloqué!

Attention, ça se corse, direction la Tour Eiffel. Et là le temps est compté, d'après nos calculs, Arnaud ne devrait plus trainer. Il est 19h10 et il devrait être là pour 20h00. ouh, ouh, ouh, le stress.
Eh ben, ça s'est passé à peu près comme si je conduisais dans Malansac, c'est à dire qu'on est passé à 19h37 devant la tour et à 19h40 je garais mon char en épis juste derrière la tour... Eh oui c'est ça la classe.

Comme prévu, Arnaud arrive à 19h59. Caro est ravie de voir son chéri.
Ronan le suit à 20h45: grosse perf apparemment, c'est ce qu'ils ont dit. Arnaud qui était parti prendre sa douche, revient et voit son frangin à côté de nous. Son sourire montre qu'il est carrément fier de Ronus, c'est beau à voir.

Puis on part manger au Trocadéro avec belle maman et Clara en attendant Manu et Fred. Au resto, le téléphone, sonne. Oups, c'est chéri... Oui? Ah, vous arrivez dans 5 kms? Eh ben on y sera! On fini vite nos plats, on traîne pas.

Un kway orange et rouge, ouais, c'est mon chéri, oui le Grand Fred Le Poul, qui arrive avec son compagnon de course, Manu. Il me fait un gros bisou et s'en va avec Manu pour monter les 376 marches restantes avant la délivrance...
Ca y est, c'est fini...Ca y est ces 6 mois de course intensive, c'était pour ça, je comprends mieux maintenant. J'ai le même sentiment que le lendemain de notre mariage, quand on a passé 6 mois à le préparer et que c'est fini.
Et je pense à Ronan, Arnus, Manu, Boris, toutes les personnes relais,tous ces gens qui ont pris de leur temps pour notre projet, à Alain et Caro, Huguette et Clara, à Mael, Anne gaelle et Anouk qui ont fait le déplacement, à tous les parieurs...à Cécile qui nous a aidé à monter le projet et qui a fait la plaquette du projet. Merci...

La course par Arno

Désolé pour le retard mais j'étais au ski… voici donc mon Ecotrail rien qu’à moi.

Vendredi – Arrivée à Panam
Arrivée difficile sur Paris avec Catherine (Hôtesse Tom-Tom) aux commandes, quelques sorties de manquées plus tard nous arrivons enfin au parking Félix Faure pour y laisser la voiture le week-end. Après avoir pris nos bagages nous sortons du parking souterrain en suivant – assez logiquement – la sortie extérieure. Et là, 1ère erreur de débutant surtout « ne jamais fermer une porte derrière soi sans savoir si une autre mène véritablement à l’extérieur ». Nous voilà bloqués dans les escaliers du parking souterrain, et sans clé passe-partout on est vraiment marron. Après un petit quart d’heure de stress nous accédons à la porte semi-salvatrice qui nous renvoie sur un petit jardin duquel il est impossible de sortir. On finit par frapper aux carreaux d’un appartement attenant. « AAAAAAAAAAAHHHHH !!!!! », Oups, je pense qu’on a bien fait flipper la p’tite dame qui fermait ses stores bien tranquillement. Malgré la frayeur de Mme, Mr décide tout de même de nous adresser la parole. Après lui avoir expliqué la situation il nous libère de notre triste sort avec un très large sourire.

Vendredi – RDV à Plaisir avec les fanateamers
Passage rapide sous la Tour Eiffel pour la récupération du dossard puis direction Plaisir. Nos incidents de parcours nous ont malheureusement fait manquer le repas qui semblait bien arrosé ! Pâtes à gogo, merci Françou, délicieuses…. Le lacaussade coulant à flot, merci Jacques, délectable… Petit rugby avec Fred et « CRAKKKK », la séance d’ostéo d’y a 3 jours à la poubelle. Vraiment désolé Fred mais je n’ai jamais été trop mêlée, mais vois avec le frangin il doit avoir de la crème !!! Il s’agit de la 2nde erreur de débutant : « Ne jamais faire de mêlée une veille de course ». Fred décide de se venger sur Manu avec un lit en porteuf nous ramenant quelques années en arrière, la grosse déconne quoi. Pour passer son mal de cou, Fred emprunte donc la crème de Ron’s et tout le monde au pieu. RDV à 9h pour le p’tit déj.

Samedi – P’tit déj et mise en condition
Jour J. A 9h, on sort de notre dépendance pour le p’tit déj mais personne ? 9h30 personne ? 10, Ahhh enfin !!! Et c’est la 3ème erreur de débutant : « Toujours vérifier que sa montre soit à la bonne heure avant de se coucher ». Fred est tout rouge, il nous a fait une petite allergie à la pommade, 4ème erreur de débutant : « Toujours vérifier les dates de péremption avant d’utiliser la crème ». Ron’s nous révèle ses talents culinaires lors de son traditionnel Gatosport. Les sacs sont faits, tout le monde a son matos obligatoire, mais dis-moi Fred la carte d’identité en fait-elle partie ? Merci à la Duduche Family pour leur hospitalité et direction la base de Loisirs de St Quentin.

Samedi – 12h
Un gros poutoux au lapin bleu (Super Débile) et c’est enfin le départ. Beaucoup de monde devant, très peu derrière, alors nous commençons par doubler. Il y a une bonne ambiance dans le peloton, « ehhh salut ! Comment vas-tu depuis…. », « Bien et toi », « Bien », etc…. la franche camaraderie quoi. Il fait bon, les jambes sont forcément bonnes à ce moment de la course. Et l’on se met à rêver en se disant qu’on peut rester à cette allure jusqu’à la fin, sans problème.
Le premier ravito arrive vite, km 21, 1h44, une grosse bise à ma chérie. Je reviens je vais prendre du coca et remplir ma poche. Mais c’est qui ce bénévole qui ressemble à …. Mais oui c’est lui Wouter Hamelinck en personne qui remplit ma poche à eau, trop la classe, le vainqueur de l’année dernière. Du coup, petite photo souvenir, merci l’athlète et c’est reparti, à plus tard les filles. Je rejoins rapidement Karine Herry, pas vraiment la forme, elle ne court même plus dans les montées - rappelons qu’en 2006 elle gagne l’UTMB, la réunion et les templiers (rien que ça) - effectivement abandon au km 24. Gros coup de barre au 30ème, je me force à boire et à manger, me fais doubler de toute part. Les sentiers sont toujours aussi sympas et les coups de cul assez nombreux… mais belle et bien dans le rouge le pauv’ garçon. Dans le bois de Meudon je croise des petites filles et des petits garçons, dont un qui se prénomme Lionel sur son beau VTT tout neuf, merci à toi Lio pour tes encouragements et n’espérant ne pas t’avoir trop ruiné pour le semi d’Antony.
Second ravito, km 50, 5h01 et je retrouve les filles et Caro : « Dis donc t’es palichon mon chéri !!! ». J’vais me refaire c’est sûr… tout rentre dans l’ordre après le ravito, les sensations réapparaissent et ça fait du bien. Je croise des supporters de la Fanateam, « Allez Arno », ça fait plaisir, merci à vous. Km 63, puis km 70 en 6h53. Je rejoins Martinev, une kikoureuse, son chéri Badgone, également Kikoureur l’encourage sans ménagement. Elle est 5ème féminine et la 3ème est seulement à 6’ devant, elles se tiennent dans un mouchoir de poche. Je décide alors de l’accompagner sur ces 10 derniers kilomètres en espérant récupérer les 2 féminines qui la séparent du podium. Pas une seule âme qui vive sur ces quais de Seine, seuls de bout en bout.
Arrivée à la Tour Eiffel, grosse bise à ma chère et tendre, merci d’avoir été là. Merci Céc’ et Emma pour vos encouragements, merci à Nico d’avoir usé ses semelles pour voir mon arrivée. La 4ème féminine est dans les marches, on ne lâche rien, km 80 en 7h59. Excellent. Faire du trail à Paris, ça tient vraiment la route…

Samedi - 20h
2 petites bières plus tard, et 376 marches en négatif je retrouve les filles. Huguette fait alors son apparition accompagnée de Clara, merci d’avoir été là. Je pars prendre ma douche, à mon retour Ron’s est assis sur le banc…. Waouhhh comment t’as pas enfilé des perles, bien joué frangin, je ferai gaffe la prochaine fois de ne pas me faire enrhumer. Petit resto très sympa au Trocadéro offert aimablement par Huguette. Merci encore. Fred et Manu arrivent à leur tour.

Tout est bien qui finit bien. Merci à tous pour cette aventure, vivement la prochaine avec Bobo jusqu’au bout.


mardi 17 mars 2009

The race by Fred

Avec Emma, on est arrivé 2 jours avant la course. On a repéré les lieux ( On a mis 1 heure à trouver le point de départ car il faut savoir qu'il y a 2 bases de loisirs à St Quentin en Yvelines). On a bien pris le temps de tout repérer. Le lendemain on repasse avec les copains et il a forcémént fallu que Ronus des neiges mette son nez dans l'organisation. Résultat, on a falli manquer le lieu de regroupement...mais bon j'ai tenu tête et je pense que ronan peut me remercier car si je n'avais pas insisté, il n'aurait jamais fait cette belle perf !!!



On arrive le soir chez les Dujardin. Je profite d'ailleurs de cet écrit pour les remercier de leur formidable accueil.

Ambiance colo de vacances le soir...ronan est le premier à se coucher, déjà dans la course le coco.

Manu met du temps à trouver sa place dans le lit. Ronan lui aurait-il fait une petite blagounette digne d'un enfant de 10 ans ??

Avant de me coucher petite mêlé improvisée avec le Arnus. Je ne sais pas s'il a eu peur de reculer de 3 mètres mais il a forcé comme un bourin. Résultat, douleur aux vertèbres qui me pertubera jusqu'au petit matin.

Levé 9h de bonne humeur jusqu'à ce fameux Gatosport concocté par Ronan...pas cuit le machin.


On prépare le sac. La course commence en fait à ce moment. Grosse concentration...j'ai pris la frontale...oui ou non ? J'lai mis dans le sac ? et mon vêtement de pluie...? Je vérifie une ènième fois...parce que se retrouver tout mouillé et dans le noir au milieu du bois de Meudon après 60 bornes à pied....pour peu que j'ai également oublié le portable...Certains diront que c'est toujours mieux que de se retrouver en short dans le Bois de Boulogne, à minuit.


Bon je le ferme définitivement ce foutu sac et direction le départ....


En arrivant sur le site on croise "Super Débile", c'est le nom que tous les coureurs de trail en France lui donne...En fait, c'est un mec qui fait tous les trails dans une combine de lapin bleu...A force il connaît tout le monde... bonne tactic pour que son trail passe plus vite...Au début je pensais que c'était le Flying pas pour le nom super débile mais parce qu'il aime bien se déguiser en lapin.


Bon la course en gros :


Départ : Je décide de suivre Ronan sur une base de 10km/h. On double 4 à 500 mecs, je perds Ronus et j'me cale un rythme. Tout se passe pour le mieux, bonnes sensations, seul souci la pipette d'eau prêtée par Ronan ne fonctionne pratiquement pas.


J'arrive au 1er ravito, j'traine pas, j'croise les filles. En changeant d'eau dans la pipette, je me rends compte que je n'ai bu que 10 cl. J'ai peur que cela ait une incidence, que des crampes apparaissent avant la fin. Je maintiens un rythme à 10km/h jusqu'au 25ème km où je ressens une vive douleur dans mon genou. Je ralentis, marche dans les côtes et de plus en plus sur le plat...Je m'étire à plusieurs reprises mais ça ne passe pas...12 bornes avant le 2nd ravito (situé au 50 kms), je ne cours pratiquement plus, la douleur est présente constamment...J'attends que Manu me rejoigne ...Finalement on se retrouvera au 50 kms... je m'étire à fond...Je n'ai pas envie d'abandonner, car en dehors du genou je me sens bien...


Je décide finalement de repartir avec Manu dans la nuit, l'objectif est de rejoindre comme je peux le prochain ravito au 63ème km. Là-bas, il y a possibilité de se faire soigner avec des kinés. 51, 52, 53, 54, je les fais avec Manu....Dans les montées on marche assez vite et dans les descentes, je cours en faisant un clochepied de temps en temps.
55, sur le plat, impossible de suivre manu en courant. Je lui dis d'y aller...je m'accroche dans la côte suivante, je reviens...Je décide de monter les côtes à bloc en marchant pour essayer de prendre un peu d'avance, Alterner marche et course sur le plat en fonction de la douleur et courir dans les descentes...


Voilà le 63 ème kms...ça veut dire pour moi, un séance de kiné...sauf que les kinés ne sont pas venus (j'ai un peu la haine)...Résultat des courses, c'est une minette de 18 ans de la croix rouge qui me passe un peu de synthole !!!


Jusqu'au ravito suivant, ça ira mieux mais faut dire que le parcours est plus cool, pûtôt en descente.


On est au 70ème, Il reste les bords de seine, ça veut dire du plat, tout ce que je déteste en ce jour...Nous avons alterné 400m de course, 400 mètres de marche jusqu'à la fin...

La tour Eiffel est là...

Je repense à ces mois de préparation, à mes potes qui nous ont soutenus jusqu'au bout, bien entendu ceux qui on pris des grilles de pronostics et surtout aux 5 coureurs qui se sont préparés, qui ont créé le blog et l'ont fait vivre...comme ça, juste pour le geste, c'est cool.

Je pense également à notre engagement perso...encore un peu de patience....


Je colle un gros bisous à ma chérie en arrivant... Je sens qu'elle est fière de moi et ça me donne du courage pour monter au 1er étage.
Tiens ! ma mère et Clara, ma nièce, sont venues de Bretagne, bonne surprise, c'est sympa.

Là haut, vue dégagée sur Paris, bière à la main, avec manu on contemple le paysage, je me change et j'essaie mon nouveau Tshirt "Finisher Ecotrail de Paris". J'ai pris un L car j'ai laissé quelques kilos sur le chemin...

Mon temps : 11h06min48 s (anecdotique, l'essentiel est d'être à la fin)

On rejoint les autres, et on fait des photos.

Finalement le T shirt, je l'ai pris en XL...

Merci les gars



lundi 16 mars 2009

The Race by Manu

Le plus difficile dans un récit c’est toujours de commencer. Le plus difficile dans un ultra c’est toujours de finir. Pour le récit ça commence samedi matin, la nuit a été relativement bonne, réveil à 7 heures, impossible de se rendormir, le lever est prévu à 9 heures mais je profite de ces instants, lové dans le lit à côté de ma compagne d’un soir : Ronan.
Un peu de plaisir avant le départ : un gros petit dej ! Je fais attention à ne pas trop manger quand même pour éviter les ennuis gastriques (je vous passe les détails), j’évite même le gatosport de Ronan qui n’a pas l’air bien cuit. Avec le recul je pense que Ronan avait parié sur un abandon de ma part et tente de forcer le destin, mais je ne me fais pas avoir…
A force de trainer au petit dej, l’heure tourne et il faut préparer le sac, avec tout le matos obligatoire c’est un vrai défit et le stress monte rapidement, ça serait ballot de louper le départ.
Heureusement nous sommes à côté du départ, dans la petite bourgade de « Plaisir ». Quand on sait ce qui nous attend, je trouve l’ironie particulièrement savoureuse.
Arrivés au départ on se détend comme on peut, on force les vannes et on attend.

12h et des brouettes, le départ est donné, on est à l’arrière de la course. Je vois Arnaud, Ronan et Fred qui doublent tout le monde sur le côté pour arriver devant aux premiers rétrécissements. Moi j’ai le temps, je pars pépère. J’essaie de profiter un maximum des premiers kilomètres, tant que tout va bien. Il y’a encore beaucoup de monde, les paysages sont sympa près du lac de St Quentin et du golf… un peu trop près d’ailleurs parce que quelques balles nous passent au dessus de la tête… y’aurait-il une rivalité entre golfeurs et traileurs ?
Au niveau physique tout va bien, je suis entre 8 et 9km de moyenne et le premier ravito (21km) arrive au bout de 2h27. J’avais tablé sur 2h30 donc tout va bien, je recharge ma poche à eau, je règle le garmin pour sonner toutes les 10 minutes pour me forcer à marcher et à boire. Je mange un peu de fromage pour éviter la saturation en sucré et je repars tranquillos, conscient que rallier le prochain ravito est la grosse difficulté de la journée. Ce que je ne sais pas c’est que je viens de commettre une grosse erreur. En voulant aller trop vite, je n’ai pas sorti ma poche à eau du sac pour refaire le plein. Résultat je n’ai rempli que 50cl environ sur les 2 litres que je pensais avoir mis.
Je gère ma course en alternant 10mn de course et 1mn de marche, tout va bien, je reviens régulièrement sur des nouveaux coureurs et personne ne me double la tactique est payante. Je suis à peu près persuadé que je vais retomber sur Fred tôt ou tard, j’espère juste que ça ne sera pas à cause d’un abandon. Une ombre au tableau, ce manque d’eau qui m’inquiète. Heureusement j’avais pris une bouteille d’isostar que je comptais abandonner une fois bu, ce n’est que 50cl mais à ce moment de la course, je pense que ça m’a été très utile.

17h30 environ, j’arrive au marathon, et là ça commence à être dur, je m’y attendais mais quand même, j’ai de plus en plus de mal à relancer après les périodes de marche. Je n’ai pas trop de problème en courant, mais le simple fait de ré accélérer me fait mal. Arrivé au pointage du km 43, pas de ravito mais juste une mesure du temps de passage. Le garmin m’indique 43,8 km et ça c’est le coup de blues assuré, est-ce la borne qui n’est pas exactement là ou elle est indiqué ou est-ce le garmin qui me rajoute de la distance ? Dans tous les cas ça tombe mal et ces 8 bornes avant le second ravito paraissent interminables. Heureusement je sais qu’en arrivant à ce ravito ça sentira bon le t-shirt finisher.

18h30 tout pile, j’arrive enfin au ravito. Je vois les filles Emma, Cécile et Caro qui parlent avec un mec, c’est le Fredus qui est au bord de l’abandon. Problème au genou. Avec son torticolis, sa bursite, son surpoids, son inflammation des fesses, ses pieds plats, il faut qu’il abandonne pour un problème de genoux ? Ca fait quand même beaucoup et c’est surtout dommage de s’arrêter là. On prend notre temps dans ce ravito (20mn) pour récupérer (un peu) et repartir. Finalement Fred décide d’essayer d’aller jusqu’au prochain point, on le fera ensemble. Après quelques hésitations dans les premiers mètres on se met dans notre rythme alternant marche et course. Mon mollet droit qui est à peine remis d’une tendinite me fait souffrir et je sens que je suis à la limite de la crampe, ce que j’essaie à tout prix d’éviter. Une crampe à ce moment là pourrait raviver la tendinite est on est encore quand même à 30 bornes de l’arrivée… et la nuit est là. On allume les frontales et on prend les kilomètres les uns après les autres. La moyenne oscille entre 6 et 7km/h on a donc largement le temps.

20h40. On a mis 1h30 pour rallier le ravito du 63eme kilomètre qui est en fait au 61eme selon ma montre. Cela peut paraitre être un détail comme ça mais c’est en fait crucial, est-ce que la borne est au mauvais endroit et donc les prochains ravitos seront plus loin que prévu ou est-ce que la montre a sous-estimé la distance et qu’il nous reste moins de kilomètres à parcourir que prévu ? En tout cas on est arrivé avec Fred à ce ravito et on reprend notre temps (20mn). Fred se fait étirer et moi j’en profite pour passer un coup de fil à ma chérie. Ca fait du bien d’entendre des gens qu’on aime dans ces moments la.

21h30. On arrive au 70eme, dernier ravitaillement. Je ne mange presque pas, on a peine couru (50mn) depuis le dernier ravito. Il reste la ville, les quais et la tour Eiffel. Cette fois c’est sur on ira au bout. L’arrivée dans Paris est un bonheur, de la lumière, de l’animation bref ce dont on manquait avant pour ne pas s’ennuyer. On continue avec Fred sur notre rythme en se relançant alternativement. J’apprécie le fait de ne pas être seul à ce moment de la course même si j’ai l’ipod en secours. C’est quand même autre chose de partager ça avec quelqu’un plutôt qu’avec un lecteur mp3.

23h00. A quelques mètres de l’arrivée, la tour Eiffel s’éclaire de mille feux, c’est de toute beauté. Je pensais qu’elle s’éclairait à minuit mais non, les organisateurs ont du voir qu’on arrivait. Le passage sous la tour Eiffel, le chapiteau, les gens qui applaudissent, arnus, ronus et les filles qui gueulent, c’est ce que je préfère dans la course. Les parisiens nous ont gâtés de ce côté-là, l’arrivée est sublime. La montée des marches tant redoutée est une formalité, je les montes 2 par 2 en moins d’une minute. Je ne sais pas si c’est l’effet de l’adrénaline mais c’est dingue l’énergie qu’on peut retrouver en un instant même après 11 heures d’effort.

23h06 et 48 secondes. Arrivé en haut j’attends Fred pour qu’on passe la ligne ensembles, après 4 heures et demi passés ensemble on finit en même temps. Finalement, ça n’était pas si dur que ça…